En Europe, l’industrie automobile est traditionnellement dominée par les hommes. Selon les données de la Commission européenne, en 2019, les femmes représentaient 16 % de la main-d’œuvre du secteur automobile. En 2021, ce pourcentage est passé à 20 %, et aujourd’hui, il continue d’augmenter.
Cela montre que les femmes sont désormais activement encouragées à faire carrière dans le secteur automobile. Même s’il reste encore du chemin à parcourir, elles occupent désormais des postes dans tous les domaines de l’industrie, y compris le design, l’ingénierie, le marketing et le management.
Chez Imaweb, nous avons la chance de travailler avec un exemple remarquable de réussite, une femme qui a plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie automobile et qui comprend parfaitement les défis de ce secteur : Hélène Lanssens.
Dès son plus jeune âge, Hélène a hérité de la passion de son père, grand amateur de véhicules, pour la course automobile. Ils avaient pour habitude de regarder ensemble la Formule 1 le dimanche et de visiter les concessionnaires automobiles pour découvrir les derniers modèles. Diplômée d’une l’école de commerce de Paris, Hélène a commencé sa carrière professionnelle en effectuant un stage de six mois au sein du groupe Volkswagen en France.
Elle nous a rejoint en tant que CPO – Chief Product Officer – en 2022, et nous parle aujourd’hui de son expérience et de ce que cela signifie d’être une femme dans ce secteur.
Je pense qu’elle est partiellement exacte et de moins en moins vraie. Pour la génération précédente, le secteur automobile était très fermé et dominé par les hommes, tout comme d’autres industries (ce secteur n’est pas le seul dans lequel peu de femmes sont représentées).
Toutefois, cette situation est en train de changer ; les femmes travaillent maintenant, elles ont besoin de se déplacer et elles aiment les voitures ; ce n’est plus comme avant, lorsqu’elles étaient seulement sur le siège passager et que le mari était toujours le conducteur.
La réponse dépend donc de la partie du secteur à laquelle vous vous intéressez ; il y a différents domaines au sein de la distribution automobile : voitures neuves, voitures d’occasion, service après-vente ou éditeur de logiciels comme Imaweb. Et si vous cherchez un exemple de femme dans chaqcun de ses domaines, du moins en Europe, vous en trouverez au moins un !
De nombreuses femmes intéressées par ce secteur ne réalisent pas qu’elles peuvent travailler avec des voitures, des motos ou des camions parce qu’elles pensent qu’elles ne seront pas prises au sérieux.
Lorsque j’étais étudiante, j’ai eu l’occasion de faire un stage dans le groupe Volkswagen parce qu’une de mes amies, à qui on l’avait proposé en premier, n’était pas intéressée par le secteur. Elle a dû aider à trouver quelqu’un d’autre pour occuper le poste, et moi qui aimais les voitures, je n’avais même pas envisagé de chercher un stage dans l’automobile.
J’aimais beaucoup les voitures, mais je ne pensais pas pouvoir faire carrière dans ce secteur, alors qu’une fois que j’ai commencé mon stage, je n’ai jamais quitté le secteur automobile.
Nous devons mettre de côté l’idée que les femmes ne peuvent pas faire carrière et travailler dans le secteur automobile. De plus en plus de femmes recherchent des postes à responsabilité en tant que cadres ou mécaniciennes.
Nous travaillons dans un secteur dans lequel on a l’impression que les hommes en savent plus sur les voitures, qu’ils connaissent mieux les produits automobiles, et que les femmes n’en savent rien.
Même si une femme en sait autant qu’un homme, voire plus, elle devra surmonter les préjugés existants selon lesquels les femmes ne connaissent pas ce secteur, qu’elles ne regardent que les couleurs d’une voiture plutôt que le moteur ou les pièces techniques.
Ce préjugé est souvent un mensonge. J’ai des amies pilotes de rallye qui ont beaucoup de connaissances sur les voitures. D’un autre côté, certains hommes n’ont même pas de permis de conduire parce qu’ils utilisent d’autres moyens de transport ou ne s’intéressent pas du tout aux voitures. La différence entre les sexes n’est donc plus aussi évidente qu’auparavant ; de nos jours, tout le monde peut s’y connaître en voitures, et tout le monde peut ne pas s’y intéresser.
Lorsque j’ai commencé à travailler chez Volkswagen, j’étais dans le service de formation ; je devais former les concessionnaires aux nouveaux modèles et aux nouvelles technologies que la marque lançait sur le marché. Lors de mes premières sessions de formation, j’étais une très jeune stagiaire (20 ans). Vous pouvez donc m’imaginer dans une salle de formation avec 50 personnes, presque tous des hommes, beaucoup plus âgés que moi, alors que j’expliquais le fonctionnement de la technologie quattro d’Audi. Les réactions ont été nombreuses, et certains cherchaient même à me poser des questions compliquées pour voir où j’échouerais.
Au cours de ce processus, j’ai rencontré de nombreux collègues qui en savaient plus que moi, et comme je venais de commencer dans l’industrie, j’ai beaucoup appris d’eux. Je suis devenue de plus en plus informée et je suis retournée voir les concessionnaires qui me posaient des questions compliquées pour leur donner des réponses.
J’ai toujours su que j’aimais le secteur, mais est-ce que je savais tout ? Non, mais j’avais envie de savoir, d’apprendre et de partager des informations. Ensuite, lorsque j’ai rencontré à nouveau ces concessionnaires dans différentes formations, la communication était différente ; ils me considéraient déjà comme une collègue.
J’ai commencé à travailler dans le secteur grâce à un stage de six mois. J’encouragerais donc les entreprises à commencer à donner des stages aux femmes, à se rendre aux salons étudiants et à se faire connaître, à rechercher de jeunes talents et à offrir des opportunités à différents postes, tels que la mécanique, la vente, l’après-vente, etc.
Quand on fait un stage, on se rend compte qu’on aime et qu’on est passionné par un secteur, surtout un secteur passionnant comme celui-ci. Quand on est heureux dans ce qu’on fait, les lundis sont pleins de petits sauts de bonheur, et on peut partager ce sentiment avec des collègues qui sont eux aussi passionnés par ce qu’ils font. Un stage est le meilleur moyen de vérifier cette passion.
Une autre chose que les entreprises peuvent faire est de mélanger les hommes et les femmes dans les différents domaines du secteur. Il peut être difficile pour une femme d’entrer dans un service où tous ses collègues et responsables sont des hommes. En fonction de la personnalité de chacun, cela peut être inconfortable, mais aussi de la part des hommes ; si vous entrez dans un département où vous n’êtes qu’avec des femmes, vous risquez de paniquer.
Mon conseil est de toujours être authentique et d’aborder tout défi de manière naturelle. Si on vous pose une question et que vous savez, alors vous savez et vous répondez ; si vous ne savez pas, vous le dites et vous vous entraînez à donner la réponse ; de cette façon, vous apprenez et en même temps, vous partagez les mêmes connaissances avec les autres.
Dans n’importe quel secteur, vous réussirez toujours grâce au professionnalisme et à l’authenticité. Vous n’avez pas à être ce que vous n’êtes pas, donc si vous restez authentique et que vous faites quelque chose qui vous passionne, tout ira bien.
Grâce aux efforts continus déployés pour promouvoir la diversité et l’inclusion, le nombre de femmes travaillant dans le secteur continuera probablement à augmenter dans les années à venir. Aujourd’hui, les femmes qui souhaitent faire carrière dans l’industrie automobile ont accès à davantage de possibilités d’éducation et de formation. Les universités et les établissements d’enseignement technique proposent désormais des cours d’ingénierie et de conception automobile, ainsi que des apprentissages et des stages au sein d’entreprises automobiles.
Le nombre croissant de femmes dans l’industrie et les initiatives mises en place pour les soutenir sont des signes positifs pour l’avenir.
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